Vous le savez, les désastres écologiques sont la raison de vivre de l’humanité, et c’est pourquoi je vous propose un voyage en Indonésie où la capitale a décidé de faire ses valises.
Le déménagement de la capitale indonésienne est un projet titanesque, annoncé en 2019 par le président Joko Widodo, plus connu sous le nom de Jokowi.
La capitale était initialement Jakarta, une métropole qui est congestionnée et vulnérable à la montée des eaux, a cédé son statut de capitale à Nusantara, située à environ 2 000 kilomètres sur l’île de Bornéo, le 17 août dernier.
Pourquoi déplacer une capitale ?
La première raison est d’ordre climatique. Jakarta, une mégapole de plus de 30 millions d’habitants, qui souffre de graves problèmes d’infrastructures, de pollution constante et de bouchons interminables.
Les inondations y sont fréquentes, notamment en raison de l’affaissement de son littoral sous le niveau de la mer. La densité de population, couplée à des inégalités sociales croissantes, exacerbe les difficultés dans cette région de l’archipel.
Certains experts prédisent qu’un tiers de l’île de Java, où se trouve Jakarta, sera sous les eaux d’ici 2050, une prévision aggravée par un rapport de Greenpeace de 2021. En plus de cela, Jokowi milite depuis longtemps pour une meilleure répartition du développement national. Actuellement, l’île de Java abrite 56 % de la population et représente une part similaire de l’économie.
En comparaison, Kalimantan, la partie indonésienne de l’île de Bornéo, ne contribue qu’à hauteur de 8 % au Produit intérieur brut du pays. Déménager la capitale permet donc de s’adapter à cette disparité démographique.
Donc Nusantara est désormais la nouvelle capitale ?
Nusantara, nouvelle capitale ?
En théorie, oui. Une loi adoptée en avril 2024 retire le statut de « capitale » à Jakarta. Toutefois, le transfert officiel nécessite encore un décret présidentiel, qui pourrait être signé par le prochain président, Prabowo Subianto, élu en février 2024. Le transfert administratif de la capitale avance, mais des incertitudes demeurent quant à sa finalisation.
Donc on peut dire que c’est aujourd’hui la capitale politique du pays, qui est amenée à devenir la capitale économique sur le long terme.
Où en sont les travaux ?
Le projet de Nusantara a pour objectif de construire une métropole forestière, garantie zéro émission, et promet de devenir neutre en carbone d’ici 2030. Cette nouvelle capitale prévoit un cadre où tout serait accessible à pied ou à vélo, avec une infrastructure tournée vers l’innovation.
Elle sera équipée de technologies d’avant-garde, en contraste total avec l’actuelle Jakarta, surpeuplée et polluée.
Jokowi avait promis de s’y installer avant le 17 août 2024, jour de la fête nationale. Et le pari a été tenu, étant donné qu’il s’y est installé dès juillet. Cependant, le chantier est loin d’être terminé.
Nusantara, dont la superficie prévue dépasse largement celle de Singapour et Jakarta, ne devrait accueillir ses premiers résidents qu’en fin d’année. La plupart d’entre eux seront alors des ouvriers, des fonctionnaires, du personnel militaire…
Et pour l’instant, le palais présidentiel, censé représenter Garuda, l’aigle mythique géant, n’est qu’un mélange d’échafaudages et de poussière.
Le projet, estimé à plus de 30 milliards de dollars. Hélas, le financement patine.
Car 80% du financement doit venir du secteur privé.
Jokowi espère voir la capitale achevée d’ici 2045, mais les contraintes budgétaires rendent cette échéance incertaine. Prabowo, le nouveau président, est toujours engagé à poursuivre le développement de Nusantara. Mais il se montre beaucoup moins pressé d’accélérer les travaux.
Un défi écologique
Le transfert de la capitale vers Bornéo n’est pas seulement un défi logistique, administratif, technique, militaire, économique et juridique. Il pose également des défis écologiques.
L’île de Bornéo abrite l’une des plus grandes forêts tropicales au monde, et la construction de la nouvelle capitale pourrait aggraver la déforestation en menaçant l’habitat d’espèces protégées.
L’exploitation minière et les plantations d’huile de palme contribuent déjà à l’érosion de cette biodiversité.
Chaque année, des incendies en série ravagent Bornéo. Et ces désastres libèrent d’importants niveaux de polluants dans l’atmosphère.
Pourtant, malgré ces défis environnementaux, l’Indonésie fait preuve de volonté dans la protection de ses écosystèmes.
Le pays a déjà pris 23 engagements environnementaux en 2018 à Bali lors de la conférence “Nos Océans”, représentant un investissement de 80 millions de dollars, et a atteint en avance son objectif de 20 millions d’hectares d’aires marines protégées.
Le but est désormais de préserver 32,5 millions d’hectares de zones maritimes d’ici 2030.
Mais est-ce que Jakarta est la seule ville à être menacée par les désastres écologiques ?
Déjà, Jakarta n’est pas la seule ville menacée par la montée des eaux. On peut notamment citer la ville de Malé, la capitale des Maldives. Cette ville est située à seulement un mètre au-dessus du niveau de la mer. Elle est donc vivement menacée par la montée des eaux due au changement climatique.
Si la situation devenait critique, un déplacement de la population vers d’autres pays pourrait même être envisagé. Cette vulnérabilité partagée par d’autres villes côtières, telles que Freetown en Sierra Leone, souligne l’urgence des mesures d’adaptation face aux bouleversements climatiques mondiaux.
Je ne sais pas pour vous, de mon côté, quand le réchauffement climatique me refroidit et quand le sol s’effondre sous mes pieds ! Manque plus que le monde tourne à l’envers !
Sources
https://www.bbc.com/afrique/articles/c62rjerg0wno
Chronique initialement écrite pour une chronique pour l’émission Le 9 de CFAK.
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